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Robert BERGMANN
Violoncelliste, compositeur, poète, chef d’orchestre, musicologue, Directeur de Conservatoire
Dinsheim 1907 – Mulhouse 1972
Robert Bergmann est un enfant de l’Alsace, né à Dinsheim (Bas-Rhin) en 1907
Après de premières études musicales au Conservatoire de Strasbourg, il fut admis au Conservatoire National de Paris et en sortit en 1928 avec un brillant 1er Prix de violoncelle.
Il se consacra alors à la carrière de concertiste qui le mena à travers l’Europe et lui permit de connaître et d’étudier de près les plus célèbres « baguettes » du monde, notamment l’illustre Toscanini. Puis, son activité se partagea entre la composition, et la direction d’orchestre.
La guerre l’envoya en 1939 dans le secteur de Forbach.
Démobilisé, il ne voulut point rentrer en Alsace sous le régime nazi. Il retourna à Paris où il
s’adonna ouvertement à l’étude et la diffusion de la musique américaine. Cela lui occasionna de nombreuses difficultés avec les occupants et, en 1944 les concerts du Jazz symphonique de Paris dont il était le fondateur, furent interdits.
Mais la revanche ne devait pas tarder : le 13 octobre 1944, au Palais de Chaillot à Paris, ce fut Robert Bergmann qui dirigea le Festival Franco-Américain, premier grand concert donné après la Libération qui battit tous les records de recette au profit des prisonniers de la presse parisienne.
Par la suite, de nombreuses organisations, des Concerts Colonne entre autres, firent appel à lui pour diriger des programmes d’un caractère particulier allant de la musique classique jusqu’au Jazz Symphonique dont Robert Bergmann demeure l’un des plus fervents protagonistes.
• 1928 1er Prix de violoncelle au Conservatoire National de Paris
Travaille la composition avec René Guillou, grand Prix de Rome et la direction d’orchestre avec Pierre Monteux
Est engagé comme violoncelle-solo à l’Opéra de Monte-Carlo
Tournées de récitals dans différentes villes d’Europe
1931 : reçoit le prix de poésie de l’Alsace Littéraire dont le Président est Paul Valéry pour son recueil « La rose et le caméléon »
1948 est nommé Directeur du Conservatoire de Mulhouse
1955 invité par le Gouvernement des Etats-Unis pour un voyage d’études où il donne des conférences sur l’influence du Jazz dans la  musique européenne, illustrées au piano par Marie-Thérèse Gaertner
Publication d’un essai musicologique : Grandeur et Misère de la Musique et du Jazz

Compositions :
« Chants Lunaires » pour chant et orchestre
« Chants Frivoles »   
« Poèmes Rimbaldiens »
« Humoresques » pour baryton et quatuor de saxophones
« Le Bateau Ivre » Poème symphonique pour chœurs et orchestre
« Batra-City » ballet burlesque
« Fantaisie Concertante »  pour piano et orchestre
« Sept jours à New York » ballet
« Studio 60 » ballet
« Suite Contemporaine pour piano et orchestre »
« Un Opéra fabuleux »
« Cantique des Tropiques » en hommage à Albert Schweitzer
Robert Bergmann à propos du « Bateau Ivre »
« A vingt-cinq ans j’ai eu envie d’écrire une musique inspirée par le « Bateau Ivre » de Rimbaud. J’ai abandonné après de vains efforts. Pas moyen de rendre les « Tohu-bohus triomphants » ! La révélation s’est faite grâce au jazz. Là j’ai pu écrire un poème symphonique en découvrant que le jazz portait en lui la clé du tohu-bohu en question. Tout à coup tout est venu en bloc, les  délires et les rythmes lents ! Les éléments jazziques contiennent des bleuités plus fortes que l’alcool et bien plus vastes que nos lyres. Seuls  les rythmes du jazz pouvaient m’en donner la clé. Grâce au jazz, je suis en mesure d’exprimer, bien plus qu’avant, un état d’âme qui vibre sous l’influence totalement assimilée de Rimbaud qui m’habite, et qui fait naître en moi l’inspiration musicale. Tout est là. »


L’Influence du Jazz dans la Symphonie
Par l’élargissement apporté par le Jazz, les œuvres classiques et romantiques ont trouvé une nouvelle approche n’excluant pas les courants les plus modernes. Dans cette orientation il est évident qu’une place revenait au Jazz et à son influence sur la musique symphonique contemporaine. Le jazz a non seulement fourni à la musique l’apport de rythmes nouveaux, de timbres inédits et de procédés originaux, mais, il a également revalorisé le charme d’une mélodie expansive, agréable à écouter et facile à retenir par la concision et la libre fantaisie de ses développements
Jean Burgert


La « Fantaisie Concertante pour piano et orchestre » réalise une synthèse très heureuse entre l’exaltation romantique, la sobriété classique et l’ivresse rythmique moderne. Musique d’une essence riche aux contrastes saisissants, conçue avec son remarquable sens du rythme, l’œuvre témoigne d’une habile maîtrise  orchestrale  relevée par des effets instrumentaux où la percussion joue un rôle d’importance.
Le piano y apporte tantôt sa sonorité particulière, tantôt il est utilisé comme un simple élément de renforcement rythmique. Ce n’est que dans les derniers mouvements qu’il revendique la première place en dialoguant avec l’orchestre, ou en se lançant dans de brillants traits de virtuosité. La pianiste Marie-Thérèse Gaertner, par son jeu délicatement expressif et coloré y obtint un triomphal succès personnel.
(Concert du 16 décembre 1954 dirigé par Henri Tomasi)


Création Mondiale de la « Suite Contemporaine » de Robert Bergmann  
La Suite Contemporaine pour piano et orchestre a été spécialement écrite à la demande du chef d’orchestre Jacques Pernoo pour le Festival de Metz 1960.
C’est une œuvre remarquable : Robert Bergmann a voulu faire revivre la partita classique, mais sous un jour nouveau en y introduisant des danses modernes, des éléments musicaux qui n’existaient pas auparavant, sans faire appel cependant aux procédés sériels  ou à l’atonalisme. Marie-Thérèse Gaertner, qui s’est « frottée » au jeu des grands pianistes américains, contribue pour une large part au succès de cette œuvre. Sa puissance, alliée à sa féminité, apporte un complément savant au compositeur. C’est incontestablement, à l’heure actuelle, une des meilleures spécialistes de la « musique romantique moderne ».
Jean-louis Caussou
Le bateau ivre
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